Elections espagnoles un vrai casse-tête

Publié le par Gato Preto

Le système électoral espagnol est différant du système français. En France nous utilisons le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, alors qu’en Espagne le scrutin est proportionnel et plurinominal avec une répartition suivant la méthode d’Hondt. En France, pour la présidentielle, nous votons pour un candidat alors qu’en Espagne pour un parti avec une liste bloquée. En France, grâce aux deux tours, nous savons parfaitement pour qui nous votons, puisque le candidat qui obtient la majorité au deuxième tour pourra désigner son premier ministre afin de former son gouvernement. Si alliance il y a, nous le saurons entre les deux tours. En Espagne la liste la plus votée (un seul tour), ne pourra former son gouvernent, que seulement si elle obtient un nombre de siège majoritaire (majorité absolue).

On a assisté aux dernières élections régionales (autonomes) à des alliances qui ont permis de mettre en échec les listes les plus votées :

Le Parti Populaire de la communauté autonome de Valence a obtenu 653.186 voix et remporté 31 sièges sur 99. Le PSOE (parti socialiste) avec seulement 505.186 voix et 23 sièges gouverne la communauté de Valence avec l’appui du parti Compromís qui lui apporte ses 19 sièges.

Les élections municipales n’échappent pas à cette mathématique électorale : A Madrid la liste la plus voté a été celle du Parti Populaire avec 563.292 voix qui obtient 21 conseillers des 57 possibles. Grâce à une alliance avec le PSOE (parti socialiste) qui n’a obtenu que 9 conseillers, la mairie est passée aux mains de AhorraMadrid (seconde marque de Podemos) qui a obtenue 519.210 voix et 20 conseillers.

A Pampelune, la mairie est maintenant dirigée par EHBildu (Parti nationaliste séparatiste basque de gauche). Pourtant le parti UPN (Union du Peuple Navarrais) a obtenu 31.667 voix et 10 conseillers des 27 à pourvoir et EHBildu n’a obtenu que 5 conseillers avec 16.974 votes. C’est grâce à l’alliance avec GBAI (Oui Au Futur), Aranzadi (proche de Podemos) et Izquierda-Ezkerra, qui lui apportent respectivement 5 et 3 et 1 conseillés (16.073, 9701 et 5823 votes) que EHBildu, a pu obtenir cette mairie emblématique.

Les alliances post-élections font que les électeurs se retrouvent avec une formation au gouvernement qu’ils n’ont pas forcement choisi. Au soir des élections, la carte nationale était partagée entre le PSOE (25%) et PP (27%), mais au fil des accords la couleur de la carte espagnol a bien changé…

En Espagne la répartition suivant la méthode d’Hondt, favorise les partis qui arrivent en tête et élimine de facto les listes qui n’obtiennent pas un minimum de 3% des sufrages. Dans le cas précis des élections générales, le nombre de sièges (350) à pourvoir est distribué par circonscription (52 au total). Ce qui fait que les partis qui se présentent seulement au niveau régional (concentration des votes), sont favorisés par rapport à une formation nationale (dispersion des votes). Ainsi aux élections générales de 2011, le parti UPyD (Union Progrès et démocratie) en obtenant 1.140.242 de voix au niveau national, n’a obtenu que 5 sièges au congrès alors que la formation ERC (Gauche républicaine de Catalogne) qui n’a obtenu que 256.393 voix est représentée par 3 députés.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article